La Boîte à Jouer et le Jeune Public, c’est une longue histoire. Il y a une quinzaine d’années, l’équipe de La Boîte à Jouer se demande comment accueillir la population enfantine importante qui se situe sur son territoire.
Il est vrai que le lieu s’y porte bien puisque les enfants se retrouvent en petite jauge et que la magie du spectacle vivant peut s’opérer en toute intimité. Ainsi, naissent « Les Semaines Grenadines » : une programmation d’une semaine par mois durant six mois, permettant à 3 ou 4 compagnies de proposer des créations tout fraîches et de les rôder durant la saison culturelle.
Faute de moyens, cette programmation est arrêtée en 2009.
Le Théâtre La Boîte à Jouer a continué à proposer occasionnellement des spectacles Jeune Public. Ces moyens ne sont toujours pas là, mais la conviction et l’importance de travailler avec ce public a peu à peu (re)pris racine. Lorsque l’on se questionne sur la relance d’une programmation dédiée aux plus jeunes, on en revient à se demander pourquoi convier les publics à aller voir des spectacles.
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Le théâtre nous transmet bien des choses, que l’on ne cessera de rappeler. Rien de tel que le spectacle vivant pour développer notre esprit critique et notre libre-arbitre. Les enfants se forgent un avis, aiguisent leurs goûts, apprennent à admirer, à détester, à se montrer compréhensifs…
Grâce au théâtre, les enfants peuvent rattacher ce qu’ils/elles voient à leur propre vie, à leurs questionnements personnels, à leurs expériences. Devant leurs yeux, se déroule une démonstration concrète de partage et d’efforts communs qui sont sources de plaisir ou de satisfaction.
Bien souvent, aller au théâtre lorsque l’on est enfant est une porte d’entrée sur le vaste monde artistique. Un enfant initié avec plaisir par les adultes qui l’entourent, se tournera plus naturellement vers la musique, l’opéra, la danse, d’autres spectacles, toujours plus de spectacles. Ce spectateur-trice en devenir aura une grande soif de découverte, une curiosité. Parents et enfants ressortent du théâtre avec l’envie d’y revenir.
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La Boîte à Jouer a relancé cette programmation en 2015. Elle a retissé des liens avec des structures d’accueil de plus ou moins jeunes enfants (écoles primaires et maternelles, centres de loisirs, haltes garderies…). Et l’histoire continue !
Le Théâtre expérimente, tente différentes formules entre le « temps fort » et la programmation longue durée. Reste l’éternelle question financière : comment permettre au plus grand nombre d’enfants de venir au théâtre, sans pénaliser les compagnies qui travaillent à la recette ?
Avec fragilité, le Collectif de Ressources Culturelles Bordonor et La Boîte à Jouer mettent leurs ressources financières dans cette programmation. Ainsi, les publics des structures scolaires et de jeunesse ne paient qu’une partie du billet (4€) et une des deux associations complètent le prix (3€) de ce billet avec leurs subventions et un appel aux dons (crowdfunding). La compagnie peut donc recevoir l’ensemble des recettes qui lui sont dues.
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En janvier 2017, les locaux de La Boîte à Jouer ne sont plus accessibles aux publics. Ils permettent uniquement aux artistes d’y travailler en résidence longue, et c’est « hors les murs » que le théâtre continue son travail artistique et culturel, en attendant de nouveaux locaux.
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Dorénavant, La Boîte à Jouer vous propose de suivre 1, 2, 3 ou 4 spectacles Jeune public tout le long de sa programmation, des mercredis et des samedis.
Et elle vous invite à son festival familial Les Grenadines Givrées avec une ébullitions de propositions artistiques et culturelles pendant les VACANCES de FÉVRIER à la Salle des Fêtes du GRAND PARC !
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Le Collectif de Ressources Culturelles Bordonor
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Le Théâtre La Boîte à Jouer mène depuis plus de 20 ans, une réflexion avec le Centre Social Bordeaux-Nord et les acteurs du quartier où elle est implantée afin de mutualiser les moyens et les énergies existants. Cette synergie a notamment pris force dans la création du Collectif de Ressources Culturelles Bordonor, initiative proposée par la DRAC aux acteurs culturels et socioculturels du quartier afin de mettre en commun leurs moyens dans un projet culturel de territoire.
Comme la mutualisation ne se fait pas uniquement entre personnes du même monde professionnel (regroupement d’artistes, par exemple) mais avec des personnes physiques et morales s’alliant autour d’envies communes, il nous faut repenser ce que le théâtre peut être comme espace fondateur d’une identité commune.